L'outre-mer à l'honneur le défilé du 14 Juillet

 

Répétition du haka par des soldats français sur les Champs-Élysées. Crédits photo : FRED DUFOUR/AFP

INFOGRAPHIE - Les DOM-TOM, les forces en opération à l'étranger et les pompiers de Paris ont défilé sur les Champs-Élysées.

Le défilé parisien du 14 Juillet a mis cette année à l'honneur l'outre-mer, dont les unités ont descendu les Champs-Élysées en tête des quelque 7000 militaires mobilisés pour le grand rendez-vous de la fête nationale. Pour la première fois, des troupes devaient défiler en chantant.

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Les forces de retour d'opérations extérieures (Opex), en Afghanistan, endeuillées par la mort hier de cinq des leurs, ou en Côte d'Ivoire, ont aussi été placées sous les projecteurs. De même que les sapeurs-pompiers de Paris, dont la brigade célèbre cette année son bicentenaire.
Quelque 5035 soldats ont défilé à pied jeudi matin, les autres à cheval ou à bord des dizaines d'engins motorisés mis à contribution. Car les cérémonies 2011, ce sont aussi 300 véhicules, 241 chevaux, et 84 avions et hélicoptères pour un défilé aérien de sept à huit minutes dans le ciel de Paris.
À 10 heures, l'arrivée du président de la République pour une revue des troupes à l'Arc de triomphe a donné le coup d'envoi des cérémonies. Nicolas Sarkozy a voulu cette année rendre hommage aux territoires d'outre-mer qui sont, écrit-il, «une composante essentielle de la souveraineté et de l'identité françaises».
Ainsi, 487 militaires des «forces de souveraineté» stationnées dans les départements et collectivités d'outre-mer (DOM-COM), de la zone Caraïbe (Antilles, Guyane), du Pacifique (Polynésie, Nouvelle-Calédonie) et de l'océan Indien (La Réunion, Mayotte) ont ouvert le défilé. Ces unités ultramarines assurent habituellement la protection du territoire, des missions de soutien à la population ou luttent contre les trafics illicites et l'orpaillage clandestin.
En outre 280 jeunes défavorisés d'outre-mer ont été dans le peloton de tête du traditionnel défilé. Tous sont des bénéficiaires du service militaire adapté (SMA), créé il y a cinquante ans à la suite d'une visite du général de Gaulle aux Antilles. Ce système permet chaque année à 3000 jeunes connaissant des difficultés familiales ou scolaires de se remettre sur les rails et de se former à un métier sous la houlette de militaires. Âgés de 17 à 26 ans, dont un quart de femmes, ces jeunes gens ne sont pas «versés» aux troupes combattantes, mais participent à des opérations de secours, comme à Haïti en 2010.

Le lien armée-nation

La forte médiatisation du défilé va sans nul doute contribuer à mieux faire connaître un avatar, moderne et bien vivant, du défunt service national. Peu connu en métropole, il jouit d'une forte attractivité outre-mer, notamment auprès des employeurs locaux.
Ce SMA est emblématique du lien armée-nation qui, plus largement, est mis en exergue en ce 14 Juillet. «Je veux souligner le rôle social de l'officier, notion chère à Lyautey», déclarait Gérard Longuet au Figaro. Dans l'entourage du ministre de la Défense, on rappelle que l'armée, à travers «l'établissement public d'insertion de la Défense, accueille chaque année 10.500 jeunes désocialisés». On ajoute de même source que «les résultats sont spectaculaires: 80% d'insertion professionnelle après un an».